« Halte au détournement des financements dédiés aux personnes âgées et en situation de handicap ! » C’est la sommation lancée le 13 septembre dernier par 27 associations membres du Conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) [1] à l’adresse des pouvoirs publics. Le message n’est pas nouveau de la part de ces acteurs qui dénoncent régulièrement l’utilisation des crédits de la Caisse à d’autres fins que l’accompagnement des personnes âgées et handicapées.
Une manne de 744 millions d'euros
Un cri d’alarme lancé à la veille des débats parlementaires sur les projets de loi de finances pour 2017, et alors que la Caisse affichait, fin 2015, un excédent de 744 millions d’euros. Une manne liée à la mise en œuvre tardive de la loi Vieillissement et qui pourrait susciter des appétits. « Ces sommes non utilisées vont atteindre des sommets qui risquent de tenter le ministre du Budget », prévient Sylvain Denis, président de la Fédération nationale des associations de retraités (Fnar). Anticipant un nouveau « hold-up », les organisations en appellent cette fois au Premier ministre. Dans un courrier du 6 septembre, elles réitèrent leur demande de définition « d’une stratégie d’utilisation effective des réserves de la Caisse exclusivement en réponse aux besoins d’accompagnement à l’autonomie ».
Parmi leurs propositions, bien connues ? Renforcer le plan d’aide à l’investissement (PAI) dans les établissements et services, soutenir le secteur de l’aide à domicile et accompagner les gestionnaires au changement (adaptation des systèmes d’information, mise en œuvre des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens – CPOM…). Des demandes qui ont fini par porter leurs fruits, en partie : la secrétaire d’État Pascale Boistard a annoncé, le 19 septembre, que le fonds pour encourager les bonnes pratiques dans le champ de l’aide à domicile, initialement fixé à 25 millions d’euros, serait doublé.
Plus globalement, les signataires déplorent la portée réduite de la loi Vieillissement et réclament une « politique ambitieuse de compensation du handicap quel que soit l’âge dès 2017 ».
[1] Dont la Fédération Adessadomicile, l’AD-PA, l’ADMR, la Fédération des Apahj, l’APF, le CNRPA, la Fnadepa, la Fnaqpa, l’Unafam, l’Unapei, l’Uniopss…
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 146 - octobre 2016