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Pédicure-podologue
Le pédicure-podologue, paramédical méconnu

31/03/2009

Dotés depuis peu d'un ordre professionnel et d'un code de déontologie, les pédicures-podologues entendent promouvoir leur rôle au sein des équipes pluridisciplinaires.

Selon le code de la santé publique, les pédicures-podologues « ont seuls qualité pour traiter directement les affections épidermiques [...], pratiquer les soins d'hygiène, confectionner et appliquer les semelles [...], sur ordonnance et sous contrôle médical ». Et la Fédération nationale des podologues (FNP) leur attribue un rôle de plus en plus important en gériatrie, en pédiatrie, dans la prévention des complications du pied diabétique et dans la prise en charge pluridisciplinaire de pathologies telles que les polyarthrites.

Peu de salariés

Pourtant, posée aux membres de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), la question de leur fonction au sein de leur établissement reste sans réponse. « J'ai bien une pédicure-podologue qui intervient en libérale, mais je n'ai pratiquement aucun contact avec elle », explique désolé Norbert Navarro, secrétaire national de l'association et directeur d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dans le Puy-de-Dôme.

Même constat chez les médecins coordonnateurs. « La relation n'est pas très directe avec les pédicures-podologues, dit le docteur Alain Libert, président du Syndicat national des généralistes intervenant en Ehpad. Et c'est vraiment dommage, car ces professionnels ont une réelle importance auprès des personnes âgées. Leur travail ne consiste pas seulement à couper les ongles. Ils regardent aussi la statique, la déformation des pieds... Malheureusement, il est difficile de demander à des libéraux de participer aux réunions de coordination sans être rémunérés. »

De fait, les podologues sont très peu nombreux à exercer comme salariés. Sur les 10 313 inscrits au tableau de l'ordre professionnel créé en 2006, seuls 4 % sont des salariés mixtes avec en parallèle une activité libérale, et 1 % des salariés exclusifs. De plus, « deux tiers des salaires concernent les enseignants dans les instituts de formation et un tiers seulement les structures hospitalières et médico-sociales », détaille Camille Cochet, déléguée générale de l'ordre national.

En cause, le très faible nombre d'actes nomenclaturés, selon Louis Olié, président de la FNP. Mais aussi une méconnaissance des compétences des podologues et souvent, des restrictions budgétaires, comme l'explique ce praticien qui a dû batailler ferme pour obtenir deux vacations par mois en diabétologie où il fait de l'éducation auprès des patients et participe à une consultation pluridisciplinaire.

« Il est vrai que les podologues pourraient être plus nombreux à l'hôpital », précise Éric Prou, secrétaire général de l'ordre et salarié à temps partiel du CHU de Nantes pour encadrer les stagiaires pédicures-podologues en rééducation, gériatrie et psychiatrie. Lui, pointe du doigt l'obsolescence du décret d'actes et de compétences qui date de 1946 et ne colle plus à la pratique : « Tout en découle, la formation initiale et la reconnaissance par les autres professionnels de santé ». Comme d'autres praticiens paramédicaux, les pédicures-podologues, qui font aujourd'hui trois ans d'études, souhaitent en effet intégrer le cursus licence-master-doctorat. Pour Éric Prou, il faudrait également développer le système de la pluridisciplinarité dans le traitement du diabète à la gériatrie et la rééducation.

En complément aux soins

L'intégration dans un réseau de soins reste une question de volonté. Caroline Rols-Fayard, podologue libérale à Albertville (Savoie), visite, une matinée tous les 15 jours, les bénéficiaires du service de soins infirmiers à domicile de la ville. « Parce que ces personnes qui vivent souvent seules ne seraient pas venues me voir de prime abord. Cela me semble un bon complément aux soins infirmiers pour échanger entre professionnels de santé. » À Magny-en-Vexin, dans l'Oise, Jean Saive intervient à l'hôpital auprès de malades du sida et de 150 résidants en Ehpad qu'il tente de voir tous les deux mois, en plus de son activité au cabinet « pour rendre [son] travail plus cohérent ».

Corinne Manoury

Point de vue

Jean-Louis Bonnafé, vice-président de l'ordre national des pédicures-podologues, rapporteur de la commission Formation, compétences et évaluation des pratiques professionnelles

« Il n'y a pas de démarche qualité sans évaluation des pratiques professionnelles. Aussi, et bien qu'elle ne soit pas obligatoire pour les pédicures-podologues, nous avons signé une convention avec la Haute autorité de santé pour une étude expérimentale. Le but est de partager et de diffuser l'information. Par ailleurs, nous avons inscrit cette évaluation dans notre code de déontologie, en décidant qu'elle faisait partie intégrante de la formation continue. Chaque pédicure-podologue a en effet l'obligation d'entretenir et perfectionner ses connaissances. Or, dans le médical, les traitements évoluent. Il faut régulièrement se remettre en question pour améliorer les pratiques. »


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