Tous secteurs et statuts confondus, l’état des finances des structures sociales et médico-sociales est de plus en plus préoccupant. Dans le champ du handicap, 60 % des établissements et services publics étaient déficitaires en 2024 (contre 44 % en 2023), selon une enquête publiée le 9 octobre par le groupement Gepso et de la fédération FHF. La moitié des 1 200 gestionnaires sondés disposaient l’an dernier d’une trésorerie inférieure à 83 jours d’avance et 7 % avaient dû recourir à une ligne de crédit. Pour les deux organisations, cette situation s’explique notamment par les écarts socio-fiscaux entre le public et le privé. Dans le secteur associatif de la solidarité, la FAS livre un constat similaire : 30 % de ses organisations adhérentes sont menacées de disparaître d’ici la fin de l’année et 24 % disposent de moins de deux mois de liquidités. Aussi, la fédération demande-t-elle un mécanisme de stabilisation d’urgence pour les plus touchées et des financements pluriannuels garantis. Des requêtes formulées dans contexte national plus qu’incertain, toujours sans budget sur la table. "Alors que le pays s’enfonce dans une crise politique majeure", l’Uniopss a, quant à elle, remis aux parlementaires ses propositions pour placer les solidarités au cœur des prochaines lois de finances. Parmi elles ? Soutenir les structures "à bout de souffle", en compensant les coûts induits par le Ségur numérique et les évaluations.
Laura Taillandier