C’est une formule qui infuse dans l’aide à domicile : la constitution d’équipes locales et autonomes pour améliorer la qualité de vie au travail. Mais est-elle gagnante ? Pour la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), qui a publié en octobre un bilan des expérimentations en cours, les bénéfices sont encore incertains même si cette organisation semble plus en phase avec les besoins des bénéficiaires et des professionnels. « Une chose est sûre », dans le Nord, Octavie Gorlier, la directrice générale du réseau associatif ADMR qui teste la méthode depuis 2021, « ne reviendra jamais en arrière ». « On s’est lancé face à un absentéisme grandissant. Les équipes étaient désengagées, les encadrantes s’épuisaient à gérer les plannings », se rappelle-t-elle.
Un coût de fonctionnement
Épaulées par un cabinet, quatre associations se lancent. « Nous avons créé des équipes de cinq à huit auxiliaires par secteur géographique avec un groupe de bénéficiaires. Elles élaborent les plannings, s’autoremplacent en cas d’absences en communiquant sur une messagerie instantanée sécurisée, échangent sur les dossiers », développe Octavie Gorlier. La directrice a vu « les résultats à tout point de vue » : amélioration notable du taux d’absentéisme, plannings plus fluides, absences anticipées, relations apaisées… « Les cadres ont plus de temps à consacrer au management, à aider les équipes à résoudre leurs difficultés, partir sur de la gestion de projets », énumère-t-elle. « Seul bémol », aussi cité par la CNSA : le coût. « Nous finançons les temps de réunions grâce à la dotation qualité mais il faut bien y réfléchir et avoir des financements en complément avant de se lancer », conseille la directrice générale.
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 246 - novembre 2025