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Éducateur spécialisé
Éducateur spécialisé

30/09/2005

L'exercice du métier recouvre des réalités très variables. La formation doit-elle rester généraliste ou, au contraire, se décliner par spécialités?

Aider « des personnes en difficulté dans le développement de leur capacité de socialisation, d'autonomie, d'intégration et d'insertion en fonction de leurs possibilités psychologiques, physiologiques, affectives, cognitives, sociales et culturelles»: voilà le rôle des éducateurs spécialisés, tel qu'énoncé dans leur référentiel «métier».

Une définition large, englobant les multiples possibilités d'intervention des 55000 éducateurs spécialisés (ES) recensés en France, principalement dans les associations, mais aussi dans les collectivités territoriales, les établissements hospitaliers ou les services de la protection judiciaire de la jeunesse.

Présents au quotidien

Leurs compétences sont sollicitées auprès de personnes en difficulté ou handicapées, enfants comme adultes. En milieu ouvert: les clubs de prévention, l'aide sociale à l'enfance, l'action éducative... Ou dans des établissements, en internat ou en externat: foyers de l'enfance, centres d'hébergement et de réinsertion sociale, centres d'aide par le travail, instituts médico-éducatifs...

«Nous gérons le quotidien des enfants, explique Sébastien Lamarque, éducateur au foyer Ty Keloo du centre départemental de l'enfance des Côtes-d'Armor. Suivant leur âge, cela va de l'hygiène à la connaissance de son corps, en passant par les devoirs... L'aspect éducatif renvoie à l'assimilation de règles. J'explique à quoi elles correspondent. Les enfants ont besoin de sécurité, de retrouver confiance dans des adultes.» Un quotidien sensiblement différent de celui d'un éducateur intervenant auprès d'adultes handicapés. «Leur fonction est à la croisée de celles d'animateur et d'éducateur», estime Patrice Monprofit, directeur général de l'Association pour adultes et jeunes handicapés du Loir-et-Cher.

Mais ces différences ne sauraient gommer des traits communs: l'écoute, la patience, la créativité, la capacité à travailler avec d'autres professionnels autour du projet de la personne.

En outre, les ES ont en commun d'être titulaires du diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (DEES), indispensable pour exercer ce métier. Différentes voies permettent de l'obtenir: une formation de trois ans, alternant enseignements théoriques et stages pratiques, l'apprentissage ou la validation des acquis de l'expérience. Dans les deux premiers cas, l'accès au cursus est conditionné à la réussite d'un concours, réservé aux titulaires du baccalauréat ou d'une équivalence, d'un diplôme de travailleur social ou paramédical sanctionnant une formation professionnelle de deux ans ou bien d'un certificat d'aptitude aux fonctions d'aide médico-psychologique avec cinq années d'expérience.

Formation en question

Mais ces formations seraient-elles inadaptées aux besoins, évoluant au rythme de la société comme des changements législatifs? Les critiques fusent, en effet, de toutes parts. Et en tous sens. «La fonction éducative est pensée pour l'accompagnement des enfants», estime Patrice Monprofit, qui considère que les éducateurs devraient être spécialisés dans le domaine dans lequel ils exercent.

Fervent partisan de l'apprentissage, Xavier Bombard, directeur général de l'Association départementale de la sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence de Seine-Saint-Denis, plaide pour une restriction de l'aspect éducatif du métier, au profit d'une ouverture sur les «questions politiques et de société».

Ces critiques laissent Marcel Jaeger, directeur général de l'institut régional du travail social de Montrouge «très interrogatif». «La recherche du point d'équilibre entre une formation généraliste permettant la mobilité professionnelle et une formation permettant de travailler dans des secteurs spécifiques pose problème», reconnaît-il. Mais il est encore possible, selon lui, d'articuler les attentes des professionnels, des employeurs et celles de l'Education nationale.

Les éducateurs régis par la convention collective de 1996 voient leur rémunération progresser de 1525 euros bruts, en début de carrière, à 2675 euros bruts, après 28 ans d'exercice. Dans la convention de 1951, ils démarrent à 2000 euros bruts environ, hors primes, pour atteindre 2600 euros environ en fin de carrière. Dans la fonction publique, leur rémunération s'échelonne entre 1356 euros bruts et 2350 euros bruts, hors primes. Les éducateurs peuvent prétendre à de réelles évolutions de carrière, en devenant chef de service éducatif ou conseiller socio-éducatif dans la territoriale.

Dans le secteur privé, comme dans le secteur public, s'ils sont diplômés de l'Ecole nationale de la santé publique, ils peuvent aussi diriger des établissements. Autre orientation possible: les fonctions de délégué à la tutelle.

Emmanuelle Piriot

Point de vue

 

Olivier Rochette, directeur du service de prévention spécialisée de la Société lyonnaise pour l'enfance et l'adolescence

 

«Les éducateurs de rue doivent comprendre ce qui se passe dans le quartier et dénouer les soucis de chacun, pour recréer l'estime de soi. Cela suppose beaucoup d'écoute. Les gens crèvent de ne pas parler. Or on ne vit qu'à travers le regard des autres. L'action éducative se construit là-dessus. Aujourd'hui, les éducateurs ont une approche moins militante et plus professionnelle. En raison du chômage, ils se trouvent dans une situation de face à face prolongé avec les jeunes. Malgré cela, il faut essayer de revenir à une notion de projet, d'espoir. C'est un travail par petites touches, dans la durée. Les professionnels doivent, eux aussi, apprendre à durer!»


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