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Pharmacien de PUI : au cœur des soins

28/10/2025

Dans les établissements médico-sociaux, les pharmacies à usage intérieur (PUI) jouent un rôle essentiel. Entre gestion des produits de santé, du circuit du médicament et accompagnement des équipes, les pharmaciens sont les garants d’une prise en charge sécurisée des résidents. reste à fidéliser ces experts.

« L’avantage d’une PUI, c’est la proximité et la réactivité », indique Cathy Jacquat (Ehpad la Roselière).

Bien implantées dans le sanitaire, les pharmacies à usage intérieur (PUI) restent rares dans le médico-social. Ehpad, hébergements pour personnes handicapées, lits halte soins santé, d’accueil médicalisés ou groupements de coopération sociale et médico-sociale peuvent pourtant en être dotés [1]. L’Ordre national des pharmaciens recense 78 établissements médico-sociaux avec PUI (49 publics et 29 privés). « Ce n’est pas énorme, reconnaît Patrick Rambourg, président du conseil central H de l’ordre. Mais beaucoup d’Ehpad sont rattachés à des centres hospitaliers ou des groupements hospitaliers de territoire. Et dès qu’un établissement accueille à la fois des lits d’Ehpad et de soins médicaux et de réadaptation, il est considéré comme un établissement de santé. »

« Prise en charge sécurisée et optimisée »

La majorité des établissements médico-sociaux passent des conventions avec des officines. Pourtant, « le service rendu grâce à la PUI est très différent », souligne Patrick Rambourg. L’approvisionnement des produits de santé s’effectue par exemple via des centrales d’achats dédiées, ce qui permet de faire des économies. Autre différence importante : pour réaliser les préparations des doses à administrer, les pharmaciens de PUI ont accès aux dossiers des résidents avec les données cliniques et biologiques. « Le pharmacien de PUI est le garant d’une prise en charge médicamenteuse et des dispositifs stériles, sécurisée et optimisée économiquement dans le respect des bonnes pratiques », souligne le Dr Florence Compagnon, présidente du Syndicat national des pharmaciens gérants et hospitaliers publics et privés (SNPGH). Gestion des évènements indésirables, participation aux comités de retour d’expérience, aux comités de lutte contre les infections nosocomiales… Les pharmaciens de PUI sont aussi garants de la qualité et jouent un rôle central au sein des équipes aux côtés du médecin coordonnateur.

Confort pour les équipes

À l’Ehpad la Roselière, dans le Haut-Rhin, Cathy Jacquat exerce comme pharmacienne de PUI depuis quinze ans : « L’avantage d’une PUI, c’est la proximité et la réactivité : si un médecin veut modifier un traitement, nous intervenons très rapidement. Nous sommes aussi membres de l’équipe pluridisciplinaire, nous mettons en place l’évaluation des pratiques professionnelles du médicament, la sécurisation de son circuit, de la prescription jusqu’à l’administration... » Le conseil auprès des équipes soignantes fait aussi partie de son quotidien : « Je rappelle les consignes en matière de broyage des comprimés par exemple, qui ne peut se faire que sur prescription médicale. Je donne aussi des informations sur les alternatives thérapeutiques », détaille Cathy Jacquat.

Pour cet Ehpad de 127 lits, la décision de se doter d’une PUI remonte à quinze ans. « À l’époque, j’avais fait le calcul : sur le plan financier, faire le choix de la PUI était clairement favorable. Aujourd’hui, le coût est équivalent à une solution avec officine, mais les bénéfices sont ailleurs : en matière de qualité, de sécurité, et de confort pour les équipes. Le risque d’erreur est également plus important lorsque les médicaments sont préparés par les infirmiers », souligne Robert Kohler, son directeur.

Reste un enjeu : l’attractivité. Les difficultés de recrutement et de remplacement sont récurrentes. Une pénurie de vocation qui a poussé le Gouvernement à envisager d’assouplir les conditions de formation (lire l’encadré). « Le numerus clausus a été augmenté. Le déficit de pharmaciens hospitaliers est en train de se combler. D’ici à 2030, la pénurie devrait se résorber », espère Patrick Rambourg.

[1] Code de la santé publique, article R. 5126-1

Aurélie Vion

Un diplôme d’État en danger ?

Pour exercer en PUI, les pharmaciens doivent être titulaires du diplôme d’État de docteur en pharmacie (cinq ans d’études) et également du diplôme d’études spécialisées (DES) qui nécessite quatre années d’études supplémentaires (contre une pour exercer en officine). Pour pallier le manque de professionnels, le Gouvernement envisage d’autoriser des remplacements temporaires, voire l’exercice, par des pharmaciens non titulaires du DES, après une courte formation en pharmacie hospitalière, dans les PUI des services départementaux d’incendie et de secours, puis dans les PUI d’Ehpad. Une idée qui inquiète la profession. « Cela ne viendrait à l’esprit de personne qu’un médecin généraliste puisse exercer comme cardiologue sans acquérir les compétences adéquates, fait remarquer Florence Compagnon, présidente du SNPGH. Pharmacien d’officine et pharmacien hospitalier sont des métiers différents qui supposent des compétences spécifiques. Le DES est notre étendard. Sa possession est la seule voie d’accès pour exercer en PUI. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 246 - novembre 2025






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