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Ehpad
Situation critique

18/01/2023

Toujours dans l’attente d’une loi ambitieuse s’attaquant à la question de leur gouvernance et de leur financement, les Ehpad sont confrontés à une situation budgétaire chaotique. Les acteurs du grand âge trépignent d'agacement face à l'urgence.

Les difficultés de trésorerie des Ehpad publics ne sont pas passées inaperçues en 2022. Selon une enquête de la Fédération hospitalière de France (FHF) publiée en janvier, 85 % prévoient un déficit, dépassant en moyenne les 3 000 euros par place. Crise sanitaire, remous de l'affaire Orpéa, inflation... Depuis 2019, la baisse d’activité est estimée à 2,75 %. Les charges d'hébergement ayant augmenté de 9 % en trois ans, à un rythme supérieur à celui des tarifs hébergement et dépendance, le manque à gagner se chiffre à 245 millions d’euros en 2022, selon la FHF.

Revoir le financement

Même constat dans le privé associatif ou le domicile. « Alors que les prix augmentent de 6 à 8 % et que les départements concèdent des hausses de 0 à 2 %, comment voulez-vous tenir le budget ?», interpelle Pascal Champvert, président de l'association de directeurs AD-PA, qui pronostique un déficit moyen de 4 à 5 % en 2023. Sa requête ? Que les structures puissent par convention d'aide sociale fixer librement leur prix.

Pour la FHF, le gouvernement doit indexer les recettes sur l’évolution des coûts, comme pour le privé commercial, avant de s’attaquer au modèle économique. « Il y a un sujet de reste à charge des personnes âgées dont le montant des pensions a été revalorisé. La survie même des établissements est en cause », surenchérit Marc Bourquin, son conseiller stratégie. Dans ses propositions pour une loi Grand âge, la FHF suggère de revoir « la répartition des coûts entre les financeurs et les usagers, en enlevant une partie des charges qui pèsent sur ces derniers », mais aussi « d'étendre l'abattement sur les charges sociales du privé commercial et associatif qui représente 9 % de la masse salariale », détaille Marc Bourquin.

Un ratio nécessaire ?

Autre idée ? Créer 100 000 postes d’ici à 2030. Une priorité pour les acteurs du secteur, dans un contexte où les effectifs des structures médico-sociales de l’hospitalière accusent une baisse de 0,3 % en 2021, selon les derniers chiffres de l’emploi public. Un impératif aussi pour la Défenseure des droits qui, face aux 281 nouvelles réclammations reçues depuis mai 2021, réitère sa recommandation d’un ratio minimal de huit professionnels pour dix résidents. « Une mesure indispensable assortie d'un financement des services à domicile à hauteur de 30 euros », réagit Pascal Champvert. Elle est pourtant absente de la récente proposition de loi sur le bien-vieillir déposée par la majorité. Pour le secteur, ce texte est un premier signal positif en matière de libertés des résidents ou de bientraitance. « Une mise de jeu avant une vraie loi de programmation suscitant un débat de société », résume Marc Bourquin. Le Conseil national de la refondation (CNR) en tiendra-t-il compte dans « ses propositions opérationnelles » au printemps ? « Il le faut, avertit Pascal Champvert. Sinon, rendez-vous au prochain scandale... » 

Laura Taillandier

Le privé s'engage

Le 17 janvier, un an après l'affaire Orpéa, le syndicat du privé commercial Synerpa a présenté une charte d'engagements « pour une évolution profonde, durable et mesurable de l’accompagnement des personnes âgées ». Objectif : créer un dispositif de labellisation en embarquant l’ensemble de ses 3 300 adhérents d’ici à trois ans. Structurée en trois axes, la charte liste dix engagements comme la création d’un dispositif d’évaluation de l’expérience, la formation d'au moins 10 000 salariés en alternance ou en validation des acquis de l’expérience (VAE) d'ici à 2025 ou encore l'analyse annuelle des risques de maltraitance par un organisme externe. 

Publié dans le magazine Direction[s] N° 216 - février 2023






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