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15e Trophée
Rétrospective. Que sont-ils devenus ?

28/11/2019

Trophée 2005

Résidence Saint-Joseph, à Giromagny (Territoire-de-Belfort)

Un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) accueille une crèche, une permanence gérontologique et des groupes de paroles

Gilles Castelein, directeur
« Si je ne dirigeais pas la résidence à cette époque, le trophée est toujours exposé dans mon bureau. Ce prix a été une bonne base pour fédérer les équipes et lancer les projets même si tous n’ont pas abouti. Le partenariat avec la crèche vit toujours, riche d’activités intergénérationnelles hebdomadaires (gym, cuisine…). En revanche, l’atelier d’insertion de blanchisserie a cessé son activité en 2013 : l’idée était louable, mais il ne fut pas aisé d’assurer de façon régulière la qualité attendue de la prestation. Nous poursuivons notre partenariat avec l’institut médico-éducatif (IME) sous d’autres formes comme le montage d’un spectacle de danse. Nous travaillons toujours avec le centre socio-culturel, notamment avec un atelier d’animation récurrent au sein de l’Ehpad qui a permis l’organisation d’une fête médiévale en 2018, puis d’une course « La Solidaire »  pour les personnes à mobilité réduite (en fauteuil ou en joëlette), ouverte aux structures du secteur. Toujours volontaristes en termes d’intégration, nous sommes le seul Ehpad du département investi dans le plan local d’insertion dans l’emploi (Plie) avec 15 personnes accompagnées en permanence en contrat aidé.

Lire Direction[s] n° 25, p. 14

 

Trophée 2006

Association Accueil Info Drogue 11 (Aude)

Village-exposition itinérant Drog Land

Elian Revel, directeur de l’association

« Drog Land était une initiative ponctuelle qui n’avait pas vocation à être reproduite sur le territoire. Depuis, les politiques de prévention ont été réorientées, elles sont devenues plus généralistes, visent des addictions comme le tabac ou le cannabis qui touchent un plus grand nombre de consommateurs, et l’association a perdu le budget qui finançait les deux postes dédiés. Nous n’obtenons plus que de petites enveloppes, pas assez pour embaucher – ou à la rigueur, un CDD sur un projet donné. Peut-être que, son usage se banalisant, nous verrons apparaître bientôt des appels à projets sur la cocaïne. Mais les drogues dures demeurent associées à un public marginal, à la précarité. Une chose est sûre, aujourd’hui nous serions dans l’incapacité de remonter une action comme Drog Land. »

Lire Direction[s] n° 35, p. 18

 

Trophée 2007

ADMR de Dordogne, avec l’APF France Handicap

Service de Rodolphe, aide au répit pour les parents de personnes handicapées, avec quatre autres acteurs du domicile

Corine Virol, directrice de l’ADMR de Dordogne

« Le service a fonctionné jusqu’en 2009, offrant un répit régulier à une vingtaine de familles. Au total, les différentes structures avaient formé 96 salariés. Mais nous n’avons pas trouvé le bon modèle économique. Les heures étaient facturées entre 0 et 5 euros : c’était symbolique, l’essentiel du financement provenant de subventions. Les interventions étaient difficiles à gérer : déplacements importants, demandes en urgence, interventions tardives ou le week-end… alors que la législation sur le temps de travail s’était durcie, notamment sur les amplitudes horaires. Certains partenaires ont trouvé l’investissement disproportionné. Pourtant, les besoins de répit existaient et n’ont pas disparu depuis. Y a-t-il eu un manque de communication ? Je constate en tout cas qu’il existe de nombreuses expérimentations en matière de relayage, mais que jusqu’à présent, aucune ne fait l’unanimité. »

Lire Direction[s] n° 47, p. 24

 

Trophée 2008

Institut médico-éducatif (IME) La Liège, à Sireuil (Charente)

Apprentissage de l’origami comme support pédagogique et d’activité commune avec l’école du village

Alain Chauveau, toujours directeur (retraité en décembre prochain)

« Il y a toujours un groupe de jeunes de l’IME qui, chaque année, anime une activité origami à l’école primaire communale. Nous avons même développé ensemble de nouvelles actions, comme un atelier d’écriture. Des binômes composés d’un écolier et d’un élève de l’IME doivent produire un même récit. Il devait y avoir aussi cette année des séances de sport communes, avec notre professeur d’éducation physique et sportive (EPS). Par ailleurs, nous partageons l’organisation de la Fête de la musique, du Carnaval et du marché de Noël de Sireuil. Ce dernier existe depuis maintenant quatre ans, sur notre initiative. Toutes ces activités permettent aux enfants de l’IME d’exprimer leurs compétences, dans un rapport d’égal à égal avec les autres élèves. Même s’ils finissent encore très rarement par intégrer le milieu ordinaire, les jeunes de l’IME participent effectivement à la vie de la cité et le regard posé sur eux évolue. »

Lire Direction[s] n° 58, p. 19

« Après le Trophée Direction[s], la directrice de la Ddass [ASE aujourd’hui] de l’époque est venue, accompagnée du préfet, visiter nos locaux… dont ils ont pu constater la vétusté. Cela a considérablement facilité la mise en œuvre de notre projet de restructuration. »

 

Trophée 2009

Association Aurore (devenue Ysos), à Évreux (Eure)

Création d’une résidence immobilière à vocation sociale

Géraldine Pasquier, directrice adjointe de la résidence (à l’époque : Philippe Dandeville, directeur général de l’association Aurore)

« La résidence Evrostel a été rebaptisée Be Myhotel. C’est toujours une filiale de l’association, qui a rejoint le groupe SOS en 2018. Encore aujourd’hui, elle compte 63 chambres, dont 35 réservées aux personnes orientées par le 115 et/ou en insertion. En outre, six sont désormais prévues pour les mineurs non accompagnés (MNA). Reste 22 chambres pour les clients classiques – déplacements professionnels en majorité – dont le taux d’occupation est de 80 % (contre 100 % pour les autres). Nous continuons d’employer cinq réceptionnistes et deux femmes de chambre. Mais le poste d’agent de convivialité a été supprimé et les animations stoppées (aide aux devoirs, journée annuelle d’échanges culturels et culinaires…). Ces dernières années, les locaux ont été améliorés. Onze chambres ont été rénovées, ainsi que la salle des petits-déjeuners et la salle de réunion. Une deuxième salle de réunion a aussi été créée. »

Lire Direction[s] n° 69, p. 20

 

Trophée 2010

Maison des 1001 couleurs (Adapei 16), à Abzac (Charente)

Un foyer occupationnel pour personnes vieillissantes revitalise un village (services aux habitants, actions citoyennes…)

Céline Lasserre, actuelle directrice, directrice adjointe à l’époque

« Nous accueillons toujours des personnes handicapées vieillissantes – elles sont aujourd’hui 40 – dans la résidence située au cœur du village. Nous poursuivons notamment notre partenariat avec le club de foot local. Mais pas avec l’école, qui a fermé ses portes après les dernières élections municipales, tout comme le bureau de poste. Les résidents n’ont plus d’“ailleurs” au sein du village, qui perd sa dynamique, se paupérise. Ils deviennent dépendants des services de l’établissement. Même pour acheter un café ou des friandises, ils ont besoin que l’éducateur les accompagne en ville. Il faut dire aussi qu’ils vieillissent ; ils ne peuvent plus faire les mêmes choses qu’avant. Ainsi, le restaurant d’application a dû fermer ses portes. Notre participation au festival de folklore de Confolens est moins active : à une époque, les résidents accompagnaient les groupes ; aujourd’hui, ils sont essentiellement consommateurs. Pour autant, ils ne se plaignent pas. Ils appellent la résidence “la maison”, considèrent leurs pairs comme leur famille. Mais pour l’équipe, c’est difficile. Le projet d’inclusion est remis en cause. »

Lire Direction[s] n° 80, p. 16

 

Trophée 2011

Association pour une vieillesse heureuse – Avihe (Puy-de-Dôme)

Association de gestion pour mutualiser les moyens humains et matériels entre les structures adhérentes de trois départements auvergnats

Maurice Bornet, ex-directeur de l’association, à la retraite depuis avril 2019

« Nous avons toujours 37 adhérents, mais le sigle signifie désormais "Accompagner la vieillesse et le handicap ensemble". Nous avons revu nos modalités de financement, en diminuant la part des cotisations au profit d’une facturation au temps consommé. L’association est agréée organisme de formation et nous organisons des stages thématiques à la demande. Nous avons décroché en 2018 et 2019 un appel d’offres de la Conférence des financeurs autour de la prévention de la perte d’autonomie. Nous avons proposé une prestation de 108 heures par structure, avec intervention de l’équipe pluridisciplinaire, d’un professeur de sport adapté et d’un animateur. Cela nous a permis de toucher des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ruraux isolés et peu dotés. Nous tentons aussi de développer une prestation de diagnostic et d’expertise à domicile. Mais nous nous heurtons aux budgets limités des services. Je constate que notre modèle fonctionne mieux que les groupements de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS), qui impliquent de céder une part de sa fonction employeur. »

Lire Direction[s] n° 91, p. 16

 

Trophée 2012

CHU de Limoges (Haute-Vienne)

L’unité de recours et de soins gériatriques (URSG) assure une prise en charge en amont de l’urgence dépassée des résidents d’Ehpad voisins

Pr Achille Tchalla, actuel chef de service (à l’époque : Sophie Peyrichou)

« L’unité de recours et de soins gériatriques (URSG) continue de soulager une trentaine d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du territoire. Elle accueille les résidents victimes de décompensation de comorbidités associées à une pathologie chronique. La durée moyenne de séjour est restée à peu près stable depuis 2012, entre deux et trois semaines. Mais le nombre de lits a été réduit de quinze à dix, faute d’un taux d’occupation suffisant. Comme l’état des personnes en Ehpad est de plus en plus altéré, nous avons créé en parallèle une unité Médecine d’urgence de la personne âgée (Mupa). Le problème, c’est que certains patients qui devraient être adressés directement à l’URSG passent désormais par la Mupa. Pour y remédier, nous comptons sur la télémédecine. Les Ehpad du territoire sont en train de s’équiper pour la rendre possible. En 2020, nous pourrons ainsi plus facilement, à distance, déterminer quelle est la meilleure orientation pour le patient : Mupa, URSG ou service de gériatrie aiguë. »

Lire Direction[s] n° 100, p. 18

 

Trophée 2013

Les Hôpitaux du bassin de Thau (Hérault)

Astreintes infirmières de nuit assurées pour sept Ehpad

Marion Monier-Bertand, directrice de l’action médico-sociale et des établissements

« Le dispositif a été maintenu en l’état jusqu’en 2017. Quand l’ARS en a stoppé le financement, le centre hospitalier a souhaité malgré tout continuer une des deux lignes d’astreinte pour nos quatre Ehpad pour préserver la dynamique engagée. Et nous avons bien fait, car cela nous a permis de répondre, fin 2018, à l’appel à candidatures lancé pour généraliser ces astreintes, conformément aux annonces ministérielles. La forme du dispositif a toutefois été adaptée au cahier des charges. Pour couvrir tout le bassin de Thau, nous avons présenté un projet portant sur l’ouest du territoire, complémentaire de celui porté par la maison de retraite de Frontignan (pour l’est). Associant 14 Ehpad au total, nos deux dossiers ont été travaillés selon des protocoles et conventions identiques, sur la base de réflexions communes en relançant le travail en filière. Le démarrage en octobre avec les Ehpad partenaires a permis de retrouver la coopération public-privé, saluée par le Trophée. »

Lire Direction[s] n° 113, p. 18

« Le Trophée a été un coup de projecteur : les tutelles ont réalisé que ce qui était fait sur le terrain n’était pas une lubie de quelques structures. »

 

Trophée 2014

APEI de la Région Dieppoise (Seine-Maritime)

Démarche institutionnelle visant la prise en compte de la vie affective et sexuelle des adultes handicapés

Nancy Couvert, directrice générale (à l’époque directrice des établissements pour adultes)

« Depuis le Trophée, la prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes accompagnées a été inscrite comme un axe à part entière du projet associatif. Ce portage institutionnel fait toute la différence : il donne au sujet une vraie légitimité et implique toutes les parties prenantes. L’an dernier, le département et l’agence régionale de santé (ARS) nous ont sollicités pour présenter notre travail comme une référence. En pratique, nous avons continué à déployer notre méthode dans les structures pour enfants, où le sujet est délicat. L’IME accueille aussi bien des tout-petits que de jeunes adultes et la question y a longtemps été taboue. Nous disposons d’une grande palette d’outils et de formes d’intervention, qui permettent de graduer les situations, du simple échange entre collègues au recours au comité de vigilance. Nous continuons à organiser des colloques, et nous publierons bientôt un recueil de témoignages de personnes accompagnées. »

Lire Direction[s] n° 126, p. 12

 

Trophée 2015

Mecs La Maison (association Adaear), à Charbonnières-les-Bains (Rhône)

Résidence Jeunes du Monde, pour les 16-25 ans face à des problématiques de mobilité

Frédéric Weber, président de l’association FenêtreS, ex-directeur de la Mecs

« Créée à partir de la maison d’enfants à caractère social (Mecs), la résidence Jeunes du Monde reposait sur le concept de tiers-lieu pour travailler l’inclusion de tous les jeunes via des projets de mobilité. Si l’accueil de jeunes volontaires extérieurs à la Mecs a cessé depuis mon départ, la résidence a conservé le nom. Le Trophée a récompensé une initiative qui ne faisait pas toujours l’unanimité, je suis donc ravi que le dispositif ait été salué pour son caractère innovant. Cela m’a permis de développer de nouveaux projets, via l’association FenêtreS, dont la mission est de promouvoir l’éducation non formelle. J’ai l’ambition de créer à terme une résidence Jeunes du Monde vers Marseille, où un foyer de jeunes travailleurs sera notamment impliqué autour d’autres acteurs du territoire. Là aussi, la vocation est de décloisonner, d’assurer un brassage de la jeunesse pour en faire un levier d’inclusion. »

Lire Direction[s] n° 137, p. 12

 

Trophée 2016

Association La Résidence sociale (Hauts-de-Seine) et la SCIC Novaedia (Seine-Saint-Denis)

La Ferme des possibles, ferme urbaine alliant accompagnement de personnes handicapées et de publics en insertion, écologie et développement local

Medhi Nabti, président de la coopérative Novaedia, directeur d’établissement et service d’aide par le travail (Esat) à la Résidence sociale

« Le projet a continué de se déployer et a pris beaucoup d’ampleur. La coopérative salarie désormais 30 personnes (production agricole, transformation, logistique…), et reçoit un public varié (établissements et services médico-sociaux, centres d’accueil pour demandeurs d’asile – Cada, centres sociaux…). De nombreuses entreprises et collectivités utilisent nos services. En juillet dernier, la commune de Stains, la communauté d’agglomération Plaine commune et le département de Seine-Saint-Denis ont pris des parts dans la coopérative. Associer ainsi les différents niveaux de collectivités territoriales, c’est inédit. Nous continuons à nous développer : l’an prochain, nous récupérerons trois hectares supplémentaires sur la commune, nous visons d’autres terrains dans le Val-d’Oise, nous construisons un bâtiment qui abritera notre siège et un incubateur culinaire, nous avons répondu à un appel à manifestation d’intérêt pour la création d’une entreprise d’insertion, à des appels d’offres liés aux Jeux olympiques de 2024… Nous sommes très sollicités pour témoigner de notre expérience. Mais j’avertis toujours mes interlocuteurs : coopérer avec d’autres acteurs, ce n’est pas évident, et il faut être patient avant de voir les résultats. »

Lire Direction[s] n° 148, p. 26

 

Trophée 2017

Association Assia Réseau UNA, à Chartres de Bretagne (Ille-et-Vilaine)

Plan de prévention des risques professionnels et qualité de la prise en charge

Ronald Lozachmeur, toujours directeur général

« Notre démarche de prévention des risques se poursuit. Notre ergothérapeute est même passée à temps plein. Elle continue de sensibiliser les nouveaux venus sur notre plateau technique – quatre à cinq fois par an pendant une demi-journée – et intervient au domicile des usagers, à la demande. De son côté, notre formateur interne dispense deux formations par an : “sauveteur secouriste du travail” (SST) et “acteur prévention secours aide et soins à domicile”. Mais nos résultats en matière d’accidents de travail n’ont pas été bons en 2018. Comme nous avons des difficultés de recrutement et de fidélisation des salariés, nous en demandons beaucoup à ceux qui restent, si bien que les risques professionnels augmentent. Sans compter que notre public est de plus en plus dépendant. Pour protéger au mieux les nouvelles recrues et les retenir, nous avons entrepris en 2019 de renforcer leur accompagnement. Elles bénéficient notamment de quatre heures de tutorat (pour échanger sur leurs difficultés avec un professionnel plus ancien) et d’une période de travail en binôme plus longue (deux ou trois jours). »

Lire Direction[s] n° 159, p. 20

 

Trophée 2018

Association Foyer Notre-Dame, à Strasbourg (Bas-Rhin)

Réseau d’accueil solidaire : accompagnement de mineurs non accompagnés au sein de familles bénévoles soutenues par des professionnels

Mireille Barbier, cheffe de service du Réseau d’accueil solidaire

« Depuis le 1er janvier 2019, le réseau a gagné en ampleur. Dix nouveaux mineurs non accompagnés (MNA) ont expérimenté l’accueil en famille. Au total, plus d’une trentaine ont été accueillis dans ce cadre et accompagnés par l’équipe. Si le projet a été initialement pensé pour les 13-16 ans, il concerne aujourd’hui des 12-18 ans. Davantage de familles se sont également engagées. Nous montrons d’ailleurs le reportage réalisé par Direction[s] aux foyers intéressés afin de leur présenter le dispositif. Des communes ont aussi proposé de nous mettre à disposition des studios autonomes pour les plus âgés autour desquels se sont constitués des réseaux d’entraide, un riverain bénévole passant leur rendre visite le week-end. »

Lire Direction[s] n° 170, p. 26

« Participer au Trophée a été une expérience intéressante, qui nous a offert un nouvel angle de réflexion et nous a permis de prendre du recul sur notre action. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 181 - décembre 2019






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