
« Rien ne dit comment sera financée cette offre de répit », souligne Rachel Petitprez (Baluchon France).
« Nous rentrons dans quelque chose de durable qui va permettre aux acteurs de se projeter », se réjouit Rachel Petitprez, directrice de l’association Baluchon France. Initiée en 2018 puis pérennisée fin 2024, l’expérimentation permettant de déroger au droit du travail pour des prestations de suppléance à domicile du proche aidant ou de séjours de répit aidant-aidé a désormais un cadre. Public éligible, dossier de candidature, volontariat du salarié, préparation de l’intervention… Les structures qui souhaitent développer cette offre devront se conformer au cahier des charges, veiller à ce que la durée de la prestation n’excède pas six jours et que le relayeur bénéficie d’un repos compensateur.
« Pas de raz-de-marée »
Pour participer, les expérimentateurs actuels devront déposer un dossier auprès de leur tutelle avant le 20 février 2026. Les autres devront attendre un appel à manifestation d’intérêt des autorités compétentes. « Nous disposons d’outils solides pour les épauler. L’enjeu est que les aidants retrouvent la qualité de la prestation sur l’ensemble du territoire et que le relayeur soit formé, bien payé et y trouve du sens », souligne Rachel Petitprez. Bémol ? « Les plateformes publiques et les centres communaux d’action sociale ne sont toujours pas concernés, regrette-t-elle. Et rien ne dit comment sera financée cette offre de répit. On se heurtera aux difficultés des départements. » Son association plaide pour un financement mixte : une participation des aidants, une contribution des groupes de protection sociale « très présents depuis le début de l’expérimentation », un soutien des départements et de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. « Nous souhaiterions aussi l’expérimentation d’un financement de l’État sur deux ou trois territoires, développe la directrice. Le baluchonnage répond à un besoin sur un segment très spécifique : il ne faut pas craindre de raz-de-marée. »
Décret n° 2025-827 du 19 août 2025
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 245 - octobre 2025