Les centres CRP-CPO sont désormais des établissements et services. Pourquoi ce changement sémantique ?
Laurence Rambour. L’idée est de mettre en œuvre la transformation de l’offre en leur permettant de se projeter, selon des modalités plus souples, vers l’extérieur au bénéfice d’un public élargi. Le décret invite donc les structures à créer des annexes, des équipes mobiles… Le tout pour venir en appui du droit commun (service public de l’emploi, maisons départementales MDPH, employeurs, établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux…). L’objectif ? Élargir l’accès à la réadaptation professionnelle (RP), en permettant au plus grand nombre de disposer d’une réponse de proximité. Cela implique aussi d’améliorer la couverture des zones blanches, pour laquelle nous manquons encore de moyens.
Le décret invite à ouvrir la RP à de nouveaux publics. Lesquels ?
L. R. Les 16-18 ans par exemple. Nous travaillons d’ailleurs avec les missions locales, et bientôt avec les associations Aire et Andime au profit des jeunes du médico-social. Si les ESRP-ESPO doivent se coordonner pour doter chaque territoire d’une offre spécifique, les agences régionales de santé doivent, elles aussi, avoir cette vision territoriale dans le cadre des contrats pluriannuels Cpom. À ce titre, le fait que certains n’en aient toujours pas signé complique la donne : comment transformer l’offre quand on est au prix de journée ? Autre dossier : la formation accompagnée au profit de personnes qui, faute de soutien médico-social, devaient renoncer à leur projet. Nous avons travaillé pour proposer une offre, la rendre lisible et concevoir des outils clés en main. Ces travaux ont été menés dans le cadre de notre projet Fagerh Boost transfo, lancé il y a un an avec le soutien de la Caisse nationale CNSA.
Où en sont les travaux pour faciliter les parcours des travailleurs d’établissements et services Esat ?
L. R. La RP peut les aider à monter en compétences ou à réinterroger leur projet professionnel. Sur le terrain, Esat et ESRP-ESPO ont commencé à travailler ensemble de manière hétérogène. Nous avons donc monté un groupe de travail avec les organisations Andicat et Unapei pour analyser ce qui marche et élaborer des outils pertinents.
Propos recueillis par Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 246 - novembre 2025