Près d’une personne sur cinq accueillie dans l’hébergement social est en perte d’autonomie [1]. Un public que les établissements médico-sociaux du grand âge peinent à recevoir compte tenu de ses spécificités liées à la précarité. C’est pour améliorer sa prise en charge dans le secteur Accueil, hébergement, insertion (AHI) que l’union nationale Uniopss a dévoilé des propositions début avril [2]. « Des mesures qui témoignent de l’impératif d’un accueil inconditionnel de tous les publics », souligne son directeur général Jérôme Voiturier.
Pour éviter les ruptures de parcours, elle recommande d’abord de favoriser les coopérations entre les deux champs. Pour cela, la formation des professionnels du social à la survenue de la dépendance, prématurée chez ces publics fragiles, est préconisée, comme celle de leurs collègues du médico-social aux enjeux liés à la précarité. Elle invite aussi à formaliser des rencontres entre eux et à créer des échanges entre leurs publics pour faciliter les transitions, une fois le moment venu. Sans oublier une collaboration plus étroite en termes de programmation, par exemple en ouvrant régulièrement le comité régional de l’habitat et de l’hébergement à des acteurs extérieurs, comme l’agence régionale de santé.
Multiplier les solutions
Autre axe de recommandation : diversifier les solutions d’accueil. Ce, en développant de petites unités de vie, plus adaptées aux personnes ayant un parcours de rue, et en misant sur l’habitat inclusif, plus approprié qu’un logement accompagné lorsque survient une perte d’autonomie. Enfin, construire davantage de logements sociaux, avec un suivi à domicile, représenterait une piste intéressante, rejoignant ainsi le dernier volet des préconisations de l’Uniopss : un accès renforcé aux dispositifs de droit commun, comme les Ehpad. Ce qui ne saurait dispenser de travailler la question de l’attractivité des métiers, indique-t-elle.
[1] Source KPMG
[2] Personnes vieillissantes dans l’hébergement et le logement accompagné – 2023-2024,étude Uniopss
Sophie Massieu
Publié dans le magazine Direction[s] N° 241 - mai 2025