Fin avril, à la veille de la commission mixte paritaire de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale, l’ambiance était à nouveau électrique. Sur la table depuis le 2 avril : le projet de classifications-rémunérations porté par la confédération Axess dans le cadre de la convention collective unique étendue (CCUE). Il prévoit de positionner chaque emploi dans l’une des quinze classes envisagées, en tenant compte du niveau de qualification requis mais aussi de compléments permettant « de reconnaître les exigences et attendus professionnels ». « Inacceptable » pour la CGT, Sud et FO, rapporte cette dernière qui refuse « d’adosser le salaire à la définition de l’emploi, à la seule main de l’employeur ». De son côté, François Gieux à la CFDT estime que « c’est une bonne clé d’entrée pour reconnaître le travail réel effectué, en particulier par les faisant-fonctions ».
Congés conventionnels
Les propositions patronales sur le temps de travail avaient déjà provoqué la colère des syndicats, ragaillardis par les mobilisations du 1er avril. Durée hebdomadaire de quarante-huit heures maximum (avec quarante-six heures en moyenne sur douze semaines), temps de repos pouvant être abaissé à neuf heures… Sans compter la possibilité de journées de douze heures. « Oui, certains salariés le réclament car ça leur permet de récupérer davantage, mais pas tous car cela génère de la fatigue, réagit Agnès Rosset, cheffe de service à l’Apei de Chambéry. La difficulté est d’obtenir l’accord de tous, faute de quoi c’est ingérable, donc rarement au service de la personne accueillie. »
En outre, l’idée d’octroyer six jours de congés conventionnels à tous les personnels [1] via une « répartition plus équitable du volume de congés existants » ne passe pas, en particulier auprès de certains détenteurs de dix-huit jours de congés trimestriels… « On est loin de ce qu’attendent les directeurs de structures, qui ont besoin de garanties pour embaucher, rejette François Gieux. Or, ce qui leur est proposé là est en deçà de l’existant… déjà pas attractif ! » Et inutile de chercher des leviers d’attractivité du côté des salaires, la conférence salariale du 11 avril n’ayant visiblement pas apporté de réponse.
[1] Sauf du secteur des personnes âgées
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 241 - mai 2025