Prévue par le volet 2 du plan Logement d’abord pour relancer la production de résidences sociales, la réforme de l’aide à la gestion locative sociale (AGLS) a été précisée fin avril par le ministère du Logement, avant la publication (imminente) d’une circulaire toujours attendue le 20 mai.
L’objectif poursuivi lors des concertations pilotées par la délégation interministérielle Dihal avec les fédérations ? Systématiser et renforcer la lisibilité de cette aide, trop souvent allouée de façon disparate, ont régulièrement montré les enquêtes annuelles de l’Union professionnelle du logement accompagné Unafo. « Il fallait, en outre, trouver un dispositif permettant de réinjecter dans les crédits de droit commun la prime Ségur, calculée sur la base du nombre d’équivalent temps plein (ETP), explique Marianne Auffret, directrice générale de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj). Durant les concertations, nous avons travaillé le modèle pour qu’il y ait le moins de perdants possibles, en particulier parmi les structures qui touchaient déjà l’AGLS et qui avaient de grosses équipes, et donc une importante enveloppe Ségur. » Leur situation devrait être surveillée de près, le principe d’un comité de suivi ayant été validé par l’État, croit savoir l’Unajh.
Pas le grand soir
L’AGLS sera désormais versée sous forme de forfait par logement, « complété d’un bonus propre aux structures agréées foyers de jeunes travailleurs du fait des ressources humaines présentes », précisent les fédérations. Quelque 46 millions d’euros seront mobilisés à ces fins, chiffre le ministère. « En réalité, ce sont plutôt cinq millions d’euros qui y seront consacrés, le reste finançant déjà l’AGLS et le Ségur », rectifie Marianne Auffret. Et pas sûr que cela suffise à couvrir les besoins à venir : 25 000 nouveaux logements doivent être agréés en résidences sociales d’ici 2027.
Pas de grand soir à attendre donc. « Un des enjeux de la réforme était aussi de faire de l’AGLS un vrai soutien à l’accompagnement, en permettant de financer plusieurs ETP, reprend Marianne Auffret. Et là, on n’y sera pas. La question de la fragilité du modèle économique des structures, heurtées de plein fouet par la crise énergétique, n’est pas résolue. »
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 242 - juin 2025