
Rémy Mazzocchi (Opco Santé), se félicite de la hausse du nombre de salariés formés.
Six ans après sa création, l’opérateur de compétences (Opco) Santé semble arrivé à maturité. S’il fait figure de Petit Poucet (10 000 adhérents, 1,3 million de salariés), sa taille lui assure la « réactivité » nécessaire, a vanté début avril sa gouvernance face à la presse. Résultat : en hausse en 2024 (620 millions d’euros), son engagement en faveur de la formation a bénéficié à près de 728 000 salariés (+ 15 % en un an), dont 685 366 dans le seul champ sanitaire, social et médico-social confronté à des enjeux de fidélisation et d’attractivité. « Pour la première fois, les fonds conventionnels et versements volontaires dépassent la contribution légale », s’est par ailleurs félicité son directeur général Rémy Mazzocchi. De quoi engager notamment 22 000 parcours en vue de formations diplômantes « cœur de métier ».
Cibles prioritaires
Les structures de moins de 50 salariés, moins outillées, ont été ciblées pour un accompagnement renforcé (82 millions d’euros). Autre axe majeur : l’alternance, « un outil puissant pour répondre aux besoins », a légèrement marqué le pas l’an dernier (- 3,4 %), probablement sous le coup de la réduction des aides publiques. Et quid de la Pro-A, érigée en « priorité stratégique » et que le ministère du Travail envisage de fusionner avec le dispositif Transco ? « Outre la reconversion, elle permet aussi la promotion par l’alternance, centrale dans notre secteur !, a prévenu Éric Deniset, son vice-président. Nous devons conserver un dispositif permettant de faire évoluer les salariés dans le cadre de leur contrat de travail. »
Prochaine étape : la publication fin 2025 d’un nouveau baromètre emploi-formation, avant un plan stratégique 2026-2028 et la discussion avec l’État d’une nouvelle convention d’objectifs et de moyens. Suffisant pour asseoir la légitimité de l’Opco, visé comme ses dix homologues, par une mission de contrôle de l’inspection générale Igas ? Cela « laisse présager à terme une mutualisation et donc une réduction [de leur] nombre », selon le syndicat FO.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 241 - mai 2025