
Le contrat de valorisation est un CDI qui se veut attrayant pour inciter les entreprises à employer des seniors.
Le contrat de valorisation de l’expérience donnera-t-il un peu d’air au secteur ? Instauré par l’un des accords nationaux interprofessionnels (ANI) récemment transposés dans la loi, il sera expérimenté pendant cinq ans pour les demandeurs d’emploi de plus de 60 ans inscrits à France Travail. Voire à partir de 57 ans si un accord de branche étendu le prévoit. Sous quelles conditions ? Le futur salarié ne peut pas être déjà titulaire d’une pension de retraite de base à taux plein et ne doit pas avoir été employé dans la même entreprise (ou l’une du même groupe) au cours des six derniers mois. Ce contrat à durée indéterminée se veut attrayant pour les employeurs en leur garantissant une exonération de la contribution patronale de 30 % normalement due sur le montant de l’indemnité de mise à la retraite.
Seconde partie de carrière
D’autres mesures portées par les ANI entendent favoriser l’emploi des seniors. Un accord d’entreprise, d’établissement ou de branche peut désormais prévoir que l’indemnité de mise à la retraite soit utilisée pour compenser la perte de revenu en cas de réduction du temps de travail. Ce, avec le versement du reliquat non consommé au moment du départ. La loi encadre aussi le refus de la retraite progressive par l’employeur : il doit désormais justifier des conséquences de la réduction de la durée de travail sur l’activité de l’entreprise.
En outre, la loi inscrit l’obligation de négocier sur le cadre d’emploi des salariés expérimentés au moins une fois tous les quatre ans dans les branches professionnelles (et de manière distincte dans les entreprises d’au moins 300 salariés). Les discussions doivent porter sur leur recrutement, leur maintien dans l’emploi, l’aménagement des fins de carrière ou encore la transmission de leurs compétences (mentorat, tutorat...). Cette mesure s’accompagne également d’un nouvel entretien, dit de parcours professionnel, destiné à préparer la seconde partie de carrière. Il doit permettre notamment de passer en revue les besoins de formation ou les souhaits d’évolution. À proposer dès la première année d’embauche, puis tous les quatre ans, avant d’en tirer un bilan tous les huit ans.
* Loi n° 2025-989 du 24 octobre 2025
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 247 - décembre 2025