Début janvier, la présidente du groupement d’intérêt public France enfance protégée, Florence Dabin, et la ministre Catherine Vautrin ont reçu des mains du patron de la Caisse des dépôts vingt « propositions innovantes pour soulager les acteurs de la protection de l’enfance en crise » [1]. Un acteur majeur qui, via sa Banque des territoires, « mène […] des travaux pour accroître son offre en direction des acteurs de l’enfance protégée en mobilisant l’ensemble de ses métiers et en cherchant à favoriser l’innovation », ont bien noté les commanditaires de la mission.
Investissements immobiliers
Les pistes avancées ne produiront des effets que dans le cadre « d’une stratégie globale, articulée et territorialisée », souligne Olivier Sichel. Et ce, d’abord en termes d’investissement dans le parc immobilier de l’aide sociale à l’enfance. Manque de places, vétusté, inadaptation des locaux… Pour faire face aux besoins, estimés entre 1,4 et 2,4 milliards d’euros, la création de foncières territoriales est notamment préconisée, tout comme la mobilisation d’une enveloppe de prêts à taux bonifié (350 millions d’euros) – après le succès d’une première, lancée en 2024 auprès des territoires. Autres enjeux étudiés ? La mise en place de services numériques structurants pour remédier à « la sous-numérisation des outils métiers et à la dispersion des données de suivi » du champ, le renforcement de l’accès aux droits des jeunes ou encore l’attractivité, desservie par « l’inadéquation » de l’offre de formation jugée trop peu en phase avec le marché de l’emploi.
Haut-commissariat attendu
Qu’adviendra-t-il de ces préconisations ? Une présentation au bureau de Départements de France était prévue le 22 janvier, indique Florence Dabin, également présidente de son groupe Enfance et cheffe de l’exécutif du Maine-et-Loire : « L’intérêt est d’apporter des solutions très pragmatiques, qui s’inscrivent dans les partenariats existants sur les territoires. Chaque département est maintenant libre d’en choisir une, ou plusieurs, en fonction de sa situation. C’est une vraie opportunité pour l’enfance. »
De son côté, Catherine Vautrin a déjà fait part de son adhésion à ces « propositions remarquables qui seront mises en œuvre avec tout [son] soutien ». Même sans ministère dédié ? « Les enfants, les familles et les professionnels en auraient pourtant mérité un, regrette Florence Dabin. Désormais, la réussite du haut-commissariat [dont la nomination devait intervenir avant la fin janvier, NDLR] dépendra largement des moyens qui lui seront alloués en interministériel et de l’expertise de la personnalité retenue. »
[1] Des solutions innovantes pour les acteurs de l’enfance protégée, rapport Olivier Sichel, janvier 2025, sur www.banquedesterritoires.fr
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 238 - février 2025